Masques du topeng
Le Topeng javanais est un « masque dansé ». Vivant, le masque est fondamentalement animé – porté dans et par le mouvement. Masque et danseur n’existent à Java que l’un par rapport à l’autre, et cette relation remonte au XIème siècle.
A l’époque, le roi Airlangga donne à l’Art une impulsion essentielle, esthétique et politique. Le théâtre d’ombres (wayang Kulit) se développe tandis que la musique des gamelans (orchestres) s’enrichit. L’un de ses petits-fils, Raden Panji Asmarabangun se verra ordonner la création d’un nouveau théâtre, le wayang Wong (homme) ou Orang (femme), théâtre dont les joueurs hommes et femmes remplacent les ombres ou les marionnettes. Lui-même dalang (maître du jeu) célèbre, il aurait formé sa famille au wayang. Airlangga souhaitait, par le biais du wayang wong, que se propage ainsi l’histoire du royaume de Jenggala. Ce théâtre n’a pris qu’ultérieurement le nom de wayang Topeng ou Gedog (littéralement portant un masque)…. Ultérieurement le wayang wong de Jenggala s’accapare le nom de wayang Topeng (littéralement portant un masque) ….
Du royaume de Majapahit, où le masque dansé, très populaire, aurait été pratiqué par le célèbre roi Hayam Wuruk, seraient venues les histoires du Ramayana et du Mahabbârata contées par le Topeng. Initialement une danse de cour classique, le wayang Topeng restait restreint aux quatre palaces de Yogyakarta et Surabaya. Il a progressivement gagné la rue, tout en conservant des règles musicales, chorégraphiques et vestimentaires strictes. Quarante-cinq types répertoriés de costumes et accessoires distinguent le roi du commandant ou du Dieu… La danse de cour javanaise classique comporte neuf mouvements de base et douze mouvements additionnels tandis que les hommes suivent des patterns obligés en fonction du personnage qu’ils endossent (kasar pour les géants, kambeng denglik pour Hanuman etc.).
Le théâtre et le scénario (lakon) sont identiques pour le wayang Topeng et le wayang Kulit mais le masque dansé s’exprime plus rapidement. Il « parle » sans intermédiaire. Le danseur de Topeng s’entraîne pendant des années avant de devenir l’un des héros, socialement et culturellement reconnu, du masque. Dans l’idéal, le danseur et le musicien jouent en symbiose, la voix et les mouvements de l’un initiant les cycles du gong du second – tous deux générant la magie du wayang Wong, « théâtre humain ».
Les femmes retranscrivent sur le coton le vécu du clan. « Le sentier » est ainsi le motif brodé le plus populaire de l’art Akha. Les femmes filent, tissent ou brodent à longueur de journée. Dans une société peut-être encore assez « archaïque », le tissage est un atout économique, une nécessité pour se vêtir, un ornement pour séduire et/ou s’affirmer au sein du clan… L’aptitude de la tisserande détermine sa valeur au moment du mariage. En clair, une mauvaise tisserande n’est pas bonne à marier. Dans d’autres civilisations, la couture devait avoir la même fonction… Dès leur plus jeune âge, les filles manient le fuseau et organisent des jeux de rapidité (nombre de bobines f l’addition de larmes de Job et de perles blanches et rouges à sa coiffe, le port d’une ceinture puis d’une coiffe d’adulte.
L’art vestimentaire Akha s’impose dans la broderie d’application : des motifs sont crées sur la toile en cousant de multiples bandes de tissu rouge, blanc et jaune ; les femmes y adjoignent des triangles colorés et achèvent cette mosaïque textile en la parant de boutons, de graines, de pièces et de perles…